En Mémoire des Déportés ou anciens combattants de la commune 

René COZANET (1879 – 1944) Résistant Déporté mort pour la France

René COZANET est né le 22 juillet 1879 à Châteaulin (29). Après des études secondaires à St-Pol-de-Léon, il est admis à l’École de santé Navale de Bordeaux en 1900. Il en sort docteur en médecine et exerce en Afrique, en Nouvelle Calédonie, et en Martinique. Il participe vaillamment à la guerre 1914 – 1918 et obtient la Légion d’honneur. En 1924, il est libéré du service actif, s’installe comme chirurgien-dentiste à Châteaulin et habite route de Brest à Port Launay (29).

Début 1943, en compagnie d’Émile BALEY (Châteaulin), Jean CROUAN (Quéménéven), Césaire DE POULPIQUET (Quéménéven) et la famille MOAL (Lannédern), il participe au réseau Pat O’LEARY. Ce réseau prend en charge les aviateurs anglais et américains abattus afin de les faire regagner l’Angleterre. Ainsi, fin janvier 1943, il récupère et héberge pendant quelques jours 3 aviateurs américains qui ont sauté de leur avion en perdition entre Lannédern et Le Cloître-Pleyben (29). Puis il organise leur déplacement périlleux vers le château de Tréfry en Quéménéven demeure de Césaire et Geneviève DE POULPIQUET où ils retrouvent 4 de leurs camarades de la forteresse volante abattue. Par le train, ils gagnent Paris puis direction l’Espagne. Trahis par un accompagnateur, ils sont arrêtés à St-Pierre-des-Corps près de Tours.

Il est arrêté le 9 avril 1943 avec 14 des membres du réseau d’évasion. Ils sont jugés à Quimper le 1er et 2 juin 1943. Condamné, il est déporté « NN » matricule 6885 vers Paris (14 juin) puis vers l’Allemagne (1er juillet 1943) dans le sinistre camp de Hinzert près de Trèves. Le 14 octobre 1943, il est transféré à la prison de Wittlich, puis le 14 septembre 1944, au camp de Gross Rosen en Silésie.

René COZANET meurt d’épuisement le 9 décembre 1944 après être resté des heures debout dans le froid sous les yeux de ses tortionnaires.

photo René Cozanet

Commandant Joseph GOURVES résistant FFL (1896 - 1964)

photo Joseph GOURVES

Joseph Marie GOURVES, appelé par tous Job GOURVES, est né à St Urbain le 4 janvier 1896.

Durant la guerre de 1914 – 1918, il s’illustre à plusieurs reprises dans des actions aussi audacieuses que périlleuses qui lui valurent nombre de citations et de décorations dont la Légion d’honneur. A la démobilisation, il reprend la vie civile et passe son certificat d’étude. A 22 ans il se réengage dans l’armée, participant à la guerre du rif au Maroc et au conflit en Syrie où il obtient de nouvelles médailles (médaille coloniale et médaille de l’ordre du mérite libanais).

L’armistice de juin 1940 le retrouve adjudant chef du 3eme bataillon du 24eme RIC stationné à l’ile de Chypre. Il refuse la défaite et, répondant à l’appel du Général de Gaule, il se range aux cotés des alliés pour continuer la lutte. En juin 1942, sous les ordres du général Koenig, il participe aux combats de Bir-Hakeim et de Tobrouk (il est le seul français à recevoir la Military Cross).

Puis ce sont les combats de la campagne d’Italie, ensuite de France. A la fin de la guerre, il est décoré de la médaille de la résistance, de la croix de guerre avec 4 citations, de la croix des TOE, de la rosette d’Officier de la Légion d’honneur et de la Croix de la libération.

En 1946, il prend sa retraite militaire au grade de commandant de réserve pour commencer une nouvelle vie : étalonnier chez un éleveur de chevaux à Ty Dour en Saint-Ségal où il obtient son ultime médaille : le Mérite agricole.

Il meurt le 10 novembre 1964 à 68 ans.

Louis HAIS Résistant – Mort en déportation (1884 -1945)

Louis HAIS est né le 9 octobre 1884 à Nantes.

Engagé volontaire le 16 novembre 1914, au 7eme régiment d’artillerie, il participe à la guerre 1914-1918 comme « interprète anglais ». Détaché du corps en mai 1916, il est affecté successivement à la Poudrerie de Saint-Médard (Gironde), au 118e Régiment d’Infanterie puis à la Poudrerie de Pont-de-Buis. En 1919, il est promu « Ingénieur militaire de 2e classe des Poudres ». En 1921 il est affecté dans la réserve à la Poudrerie du Ripault puis à celle de Pont-de-Buis

A compter de 1924, Louis Hais est envoyé en Indochine. Il est nommé « Ingénieur en chef attaché à la Direction des chemins de fer de l’Indochine et du Yunnan ». En 1935, il revient en France et est réaffecté à la Poudrerie de Pont de Buis.

En Juillet 1940 le préfet Angéli donne l'ordre au Directeur de la Poudrerie de Pont-de-Buis d'exploiter les tourbières de Brennilis, pour éviter le chômage du personnel et pour produire du combustible. Louis Hais assure la direction des travaux.

En octobre 1940, l‘exploitation des tourbières est abandonnée. Démobilisé Louis Hais, quitte la poudrerie mais sollicite l’autorisation de reprendre l’affaire à son compte et d’exploiter également la tourbière de Pen ar Yeun en Dinéault. Des capitaux sont apportés par la compagnie Worms. La direction parisienne du Front National demande à Daniel Trellu, responsable F.T.P. du centre Finistère, de le rencontrer. Louis Hais se met à son service.

Le 22 janvier 1944 se tient à l’hôtel de la tour d’Auvergne de  Quimper une réunion des FTP, de Libération-Nord et du Parti communiste pour faire de Louis HAIS préfet de la libération. La police intervient séance tenante et les 6 participants sont arrêtés. Louis HAIS est relâché 2 heures plus tard, mais, après une enquête approfondie, des agents de la Gestapo (deux hommes et une femme) viennent l’arrêter à son domicile, quai de Saint-Ségal à Port Launay, le 14 février 1944.

Le 02/07/1944 Louis Hais est déporté du camp Royallieu de Compiègne vers le camp de concentration de Dachau, par le convoi 7909 appelé le train de la mort (plus d’un quart des déportés meurent au cours des 4 jours de transport). Louis Hais, qui porte le matricule 76934, décède à Dachau le 2 avril 1945.

Les Frères Pennec

Nicolas et Jean Marie PENNEC sont nés à Châteaulin ; Nicolas le 15-05-1916 et Jean Marie, son cadet le 19-04-1918. Vers 1920, ils sont devenus port-launistes où ils ont réalisé leur scolarité à l’école publique de Port Launay. Ils habitaient Rue de la Scie ; rue qui porte aujourd’hui leur nom.

Cette rue fut rebaptisée le 11 novembre 1960 afin de leur rendre hommage pour leurs engagements durant la seconde guerre mondiale. Ils furent incorporés sous les drapeaux en octobre 1938 en prévision du conflit à venir ; une mobilisation partielle avait été décrété le 26 septembre 1938.

Avant le conflit, ils exerçaient la profession de couvreur pour Jean Marie et de secrétariat pour Nicolas. Lors de leur incorporation à l’armée française, ils sont affectés au 1 er Régime d’Infanterie Coloniale puis volontaire pour servir la
France et ses alliés britanniques en méditerranée. Suite à l’appel du Général de Gaulle du 18 juin 1940, Nicolas et Jean Marie, alors sur l’île de Chypre, feront le choix de poursuivre le combat sous le drapeau britannique à l’encontre des ordres venant de l’armistice signé le 22 juin 1940.

Les deux frères intègrent donc le Bataillon d’Infanterie de Marine et sont envoyés sur plusieurs théâtres d’opérations en méditerranée comme la prise de Sidi Barrani en Egypte (Décembre 1940/Janvier 1941).
Ils continuèrent la campagne d’Orient notamment sur les victoires alliées en Libye à Bardia, Benghazi ou encore Agedabia en début 1941.

Le 11 juillet 1941, alors que leur régiment est sur le front de Syrie, Jean Marie, arrivé au grade de caporal, meurt au combat à Damas. Son frère, bien que excédé par ce décès, réalise
de nombreux faits d’armes lors de ces combats en Syrie. Il est promu Sergent en Août 1941.

Nicolas participa entre fin 1941 et début 1943 aux batailles se déroulant en Egypte et Libye, notamment à Bir Hakeim ou El Alamein. A cette occasion, Nicolas reçu sa 2ème citations militaires (la 1er étant à la bataille de Bardia).
Sur l’avancée des opérations alliées, son régime, devenu BIMP
(Bataillon Infanterie de Marine et du Pacifique) se retrouve en Tunisie où il contribua à repousser les contre-offensives allemandes jusqu’à la reddition allemande en Orient en mai 1943.

Par la suite, il prit part à la campagne d’Italie et débarqua sur le sol italien en Avril 1944.
Il participa à la bataille du Monte Cassino, qui brisa la ligne de
défense allemande (Ligne Gustav) en Europe du sud. Lors de ces combats, Nicolas fut tué le 12 mai 1944 à Sant'Ambrogio. Il fut notamment décoré de la croix de guerre (bronze avec étoile et palme), de la Military Medail of British Army, de la médaille militaire française.

Aujourd’hui, Jean Marie PENNEC repose à Damas en Syrie et Nicolas PENNEC, au cimetière militaire de Venafro, près de Cassino en Italie.

Nicolas Pennec
Nicolas Pennec
Jean Marie Pennec
Jean Marie Pennec

Quai Jacques POULIQUEN Résistant FFL (1928 -1945) Mort pour la France

Jacques POULIQUEN est né le 04 février 1928 au 28 Quai de Châteaulin à Port Launay.

Il s’est engagé dans le bataillon d’infanterie de marie du Pacifique (BIMP).

Il décède le 11 avril 1945 à Lantosque Alpes maritime des suites de ses blessures.